Un lieu, une histoire, des collections, ainsi peut se définir le musée national des enfants de troupe.
Installé dans l’enceinte du Lycée Militaire d’Autun, le musée évoque plus d’un siècle d’histoire, liant tous les élèves des écoles, collèges et lycées militaires. Le lieu est magnifique. L’ancien séminaire construit au 17ème siècle qui accueille une partie du lycée ainsi que le musée présente une architecture remarquable. La toiture en tuiles vernissées dans la pure tradition bourguignonne donne à l’ensemble de la majesté.
Le musée, quant à lui, occupe une aile de l’ancien séminaire sur deux niveaux. Au rez de chaussée, la vaste salle dite de « la cuirasse » accueille le visiteur qui poursuit sa visite jusqu’à la crypte située au sous-sol.
Si le lieu est magnifique, il est également chargé d’ histoire. Celle de l’ancienne chapelle qui accueille aujourd’hui le musée est indissociable de l’histoire du séminaire. Au cours des siècles, le séminaire du 17° siècle va connaître plusieurs épisodes marquants.
L’enlèvement des séminaristes par le célèbre contrebandier MANDRIN au milieu du 18° siècle et l’unique visite de TALLEYRAND, évêque d’Autun au printemps 1789 avant d’être élu député du clergé aux états généraux vont précéder le pillage du séminaire à la Révolution. Il devient alors tour à tour magasin à grains et à fourrage, camp de prisonniers pour Autrichiens avant d’ accueillir début 19° siècle une école religieuse. En 1813, le lieu revient à l’évêché et devient un petit séminaire qui connaîtra une longue période de restauration et d’embellissement (cloître, toiture, statues de Vierge).
La guerre franco allemande de 1870 va perturber la vie tranquille du Petit Séminaire. Un duel d’artillerie opposant l’armée allemande aux soldats de GARIBALDI va endommager une partie des bâtiments. En 1884, accusés de complot contre le gouvernement de la République, les séminaristes sont chassés, victimes de l’anticléricalisme de Jules FERRY.
Les écoles militaires préparatoires sont créées cette même année. Un an plus tard, le Petit Séminaire devient l’Ecole Militaire Préparatoire de Cavalerie et accueille ses premiers enfants de troupe. Lors de la Première Guerre mondiale, tous les enfants de troupe s’engagent à dix-sept ans. Prés de 200 d’entre eux sont morts durant la guerre. En 1921, l’école de cavalerie devient une école secondaire mais conserve son statut d’Ecole Militaire Préparatoire.
La Seconde Guerre mondiale sera marquée par les déménagements successifs de l’école et les actes d’héroïsme de certains élèves. Au cours de l’année 1940, l’école se replie successivement à Billom, Tulle et enfin Valence jusqu’en 1943.
L’ancien séminaire est occupé par l’armée allemande jusqu’au 8 septembre 1944, date de libération de la ville d’Autun. Entre-temps l’école a quitté Valence en 1943 pour le camp de Thol, dans l’Ain.
Que ce soit en 1940 ou en 1944, les élèves d’Autun auront montré leur patriotisme et leur courage notamment par l’intermédiaire des « Fils du Lion » à Autun ou des résistants du « camp Mazaud » dans l’Ain. L’école rouvre enfin ses portes à Autun en décembre 1944.
La chapelle et la crypte ont traversé tous ces événements sans encombre.
Après la 2° Guerre Mondiale, l’école va encore subir quelques transformations notables: création des classes préparatoires aux grandes écoles ; changement de dénomination (Collège Militaire en 1974 et Lycée Militaire en 1983) ; féminisation en 1984.
Héritier du musée Pastre-Matter, le musée a quant à lui été inauguré à Autun en 1985.
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Un lieu magnifique et chargé d’histoire constitue un véritable atout pour abriter les collections du musée des enfants de troupe.
Celles ci ne sont pas uniquement constituées de tenues et uniformes, drapeaux, fanions et insignes ou encore iconographie et archives. Les différentes salles du musée, réparties sur deux étages feront découvrir au visiteur d’autres richesses du patrimoine des enfants de troupe et des anciennes écoles.
Après un préambule historique sur l’Association des Anciens Enfants de Troupe, la projection d’un film évoquant l’évolution de l’institution « des enfants de troupe … aux élèves des lycées de la défense » est proposée au visiteur. Un peu plus loin, plusieurs dioramas présentent le quotidien des anciens élèves.
Dans la crypte, un espace important est réservé à l’évocation de la Résistance à laquelle les élèves de plusieurs écoles ont largement participé jusqu’au sacrifice de leur vie pour certains. Puis, de nombreuses vitrines rassemblent quelques souvenirs des écoles disparues avant que le visiteur ne retrouve leurs drapeaux rassemblés dans le mémorial.
Au gré des salles, le visiteur remarquera de nombreux objets, témoins du quotidien des élèves, plusieurs œuvres peintes ou sculptées , quelques gravures ou encore des collections de soldats de plomb qui complètent agréablement la visite.