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Un ancien élève de l’EMP d’Autun nous
accompagne dans la visite du musée…

L’Afrique du nord

Tout comme en Extrême Orient, l’ambition coloniale des états d’Europe du Sud conduit certains d’entre eux, notamment l’Espagne, la France et l’Italie à prendre pieds en Afrique du Nord avant la moitié du XIXème siècle, afin de poursuivre la colonisation en direction du Moyen Orient. C’est ainsi que la France envahit l’Algérie en 1830 et l’intègre à son territoire en la divisant en trois départements pour plus d’un siècle. De la même manière, elle entre en Tunisie en 1881 et impose un protectorat. Conjointement avec l’Espagne, elle agit de la même façon au Maroc à qui elle impose également un protectorat en 1912.

La présence française dans le Maghreb va durer jusqu’au début des années 1960. En Algérie, les deux communautés issues de la domination française, musulmans indigènes et colons  Pieds Noirs ne peuvent que s’affronter. La répression des manifestations algériennes de mai 1945 marque le début de la guerre d’indépendance. De 1954 à 1962, la guerre d’Algérie va aboutir à l’indépendance du pays en 1962.

Débutée en 1921 au Maroc, la guerre du Rif a entraîné la défaite des indépendantistes en 1926. Durant la 2ème Guerre Mondiale, après le débarquement américain au Maroc en 1942 et la défaite du régime de Vichy, le pays se range du côté des Alliés. A partir de 1954, la révolution menée par les nationalistes conduira le pays à l’indépendance en1956. En Tunisie enfin, la lutte nationaliste contre l’occupation française commence dés l’entame du XX° siècle. Au cours du 2° conflit mondial, le III° Reich est battu après la campagne de Tunisie de 1943. Après la guerre, la résistance nationaliste reprend. La révolte armée de 1952 est réprimée par l’armée française. Néanmoins, devant la volonté farouche des Tunisiens, la France accorde son autonomie interne au pays en 1952. La Tunisie devient indépendante en 1956.

C’est dans ce double contexte de lutte pour l’indépendance et de conflit mondial que la décision d’ouvrir une école militaire préparatoire, ou plutôt un établissement d’éducation en Algérie, au cœur du Maghreb, est prise en 1942. Aussi bien destinée aux enfants d’origine française qu’indigène, la première école sera suivie de plusieurs autres, toujours en Algérie, et jusqu’à son indépendance en 1962.

Créé en mai 1942 à Hammam – Rhigha, station thermale de l’Algérois, l’Etablissement d’Education d’Afrique du Nord ouvre ses portes en octobre 1942 sous le nom d’Ecole Militaire Préparatoire d’Afrique du Nord. Elle accueille des élèves de classes de la 6ème à la 3ème, plus, de 1943 à 1945, des lycéens de seconde et de première. Elle reçoit officiellement son drapeau en 1943. A la fin de la 2ème Guerre Mondiale, la dissolution de l’école est prononcée en juillet 1946 et les élèves sont répartis dans les écoles de métropole. L’EMP d’Hammam – Rhigha n’a vécu que quatre années.

Entre temps, en janvier 1946, l’annexe de l’école d’Hammam – Righa a ouvert ses portes à Miliana.

MILIANA

Située à 750 m d’altitude et à une centaine de kilomètres d’Alger, la petite ville de Miliana accueille donc en janvier 1946 une annexe de l’EMP d’Afrique du Nord d’Hammam – Rhigha. L’annexe fonctionnera jusqu’à la dissolution de Hammam – Rhigha en juillet 1946. En septembre 1946, une nouvelle école, l’Ecole Militaire Préparatoire Nord Africaine, ouvre ses portes à Miliana ;

Elle hérite du drapeau de l’EMP d’Afrique du Nord d’Hammam – Rhigha et de sa devise : « Un seul cœur, un seul drapeau »

Son succès est réel et ses effectifs en augmentation. Cependant, l’école est trop petite et Miliana trop isolée. Après cinq années passées à Miliana, l’EMPNA est transférée à Koléa à l’été 1951.

KOLEA

En septembre 1951, la ville de Koléa, située sur le Sahel, à une quarantaine de kilomètres d’Alger, ouvre ses portes pour la rentrée scolaire des élèves de l’Ecole Militaire Préparatoire Nord Africaine, récemment transférée depuis Miliana. L’école occupe une caserne ayant auparavant accueilli des zouaves, des tirailleurs sénégalais et algériens, des légionnaires allemands et autrichiens puis à nouveau des tirailleurs algériens. Grâce notamment à la proximité d’Alger, elle se développe rapidement. Son drapeau est décoré en 1955 de la croix de guerre des TOE. L’école change d’appellation en avril 1959 pour s’appeler Ecole Militaire Préparatoire de Koléa. A partir de 1960, les élèves peuvent poursuivre leur scolarité jusqu’à la première partie du baccalauréat.

La guerre d’Algérie a débuté depuis déjà six ans. Après l’indépendance du pays, la France doit quitter l’Algérie en 1962 et l’Ecole Militaire Préparatoire de Koléa est dissoute en janvier 1963.

Les écoles d’enfants de troupe ont donc vécu un peu plus de vingt ans en Algérie.

Les drapeaux de l’Ecole Militaire Préparatoire Nord Africaine et de l’Ecole Militaire Préparatoire de Koléa ont trouvé place dans le mémorial du musée des enfants de troupe à Autun. Le fanion de la section AET de Bône est également entreposé au musée qui consacre une partie de ses vitrines sur l’Outre-Mer et l’Afrique aux écoles d’Afrique du Nord.

Pour en savoir plus :

http://papy.mougeot.free.fr/hammam_righa.htm pour Hammam-Righa