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Un ancien élève de l’EMP d’Autun nous
accompagne dans la visite du musée…

Les replis

LA 2ème GUERRE MONDIALE – LES GARNISONS DE REPLI DES EMP

La 2ème Guerre Mondiale éclate en 1939 et rapidement le risque d’invasion de la France par le nord est pressenti, malgré l’optimisme de certains. La défaite de 1940 oblige l’Etat à déplacer, souvent à la hâte, les écoles stationnées dans la moitié nord du pays. Certaines écoles connaîtront des exodes lointains, marqués par des étapes plus ou moins longues dans des villes d’accueil temporaire, et parfois pour terminer dans des cantonnements définitifs avant dissolution ou transfert de l’école.

Cet article a pour but de rendre hommage à toutes ces « villes de garnison » qui ont accueilli pour quelques jours, semaines ou mois, voire même quelques années nos enfants de troupe ballottés à travers la France. Le plus souvent, ils seront accompagnés par une partie de leur encadrement et de leurs professeurs.

Par manque d’information suffisante, certaines garnisons sont simplement citées et ne font donc pas l’objet d’un paragraphe. Il en est de même pour l’Ecole des Pupilles de l’Air de Grenoble et la Maison des Ailes d’Echouboulains, créées en 1941 et 1942 pour accueillir les orphelins de l’aéronautique.

Par souci de clarté, les autres villes sont reprises ici par ordre alphabétique :

AIX EN PROVENCE (Bouches du Rhône)

La ville provençale accueille les élèves de l’EMP d’Epinal en décembre 1946. L’école vosgienne, la plus proche de la frontière allemande, a du se replier sur Niort dés la mobilisation générale de septembre 1939. Après un exode en 1940 qui l’aura conduit à Confolens, Montauban et Chomérac, l’école s’est installée à Montélimar en octobre 1940. Elle quittera l’Ardèche pour rejoindre définitivement Aix en Provence fin 1946. Ce sera la fin de son histoire et le début de celle de l’EMP d’Aix en Provence qui conservera le drapeau et les traditions d’Epinal.

BEZIERS (Hérault)

Située en zone libre, la ville de Béziers ouvre ses portes en septembre 1940 aux élèves de l’EMP des Andelys devenu école puis établissement d’éducation au cours de son exode qui l’a conduit de Niort à Montauban. Après une première alerte en 1942, l’école y restera finalement jusqu’en février 1944, avant que les élèves ne soient répartis dans d’autres écoles, en attendant de retrouver Les Andelys après la Libération. Durant ses trois ans et de demi de présence, elle aura su s’attirer l’affection des ses habitants. A Béziers, une stèle à la mémoire des enfants de troupe a été érigée.

Pour en savoir plus :

Consultez le site Internet de la section AET de l’Hérault : www.aet-herault.com
(rubrique anecdotes/ les enfants de troupe à Béziers 1940-1946)

BILLOM (Puy de Dôme)

Depuis 1886, la cité auvergnate accueille l’EMP de Billom. Au cours de la 2ème Guerre mondiale, l’école ne passera qu’une semaine à Mauriac (Cantal), et constituera un lieu de repli pour d’autres écoles. Au mois de mai 1940, les premiers élèves réfugiés à Billom sont ceux du Prytanée National Militaire de La Flèche qui ne séjournent que quelques jours avant de poursuivre leur exode vers le sud-ouest. Ils reviendront quelques semaines plus tard…

Ils sont remplacés en juin 1940 par les « poussins » de l’Ecole d’Hériot qui a débuté son exode par Moliets et Maa (Landes). Ils n’y restent que quelques mois puis rejoignent Draguignan pour plusieurs années. Également en juin 1940, ce sont les élèves de l’EMP d’Autun qui débutent leur périple dans le Puy de Dôme. Leur passage sera bref. Après avoir rejoint Tulle et Chameyrat, ils s’installent fin août 1940 pour quelques années à Valence (Drôme).

Fin juin 1940, les élèves du Prytanée National Militaire de La Flèche sont de retour, après un bref séjour dans le sud-ouest (Bordeaux, Bayonne et Biarritz). Ils étudient dans le Puy de Dôme jusqu’en  septembre pour s’installer à Valence, dans la Drôme.

En février 1944, après le départ de Béziers des élèves de l’EMP des Andelys, Billom accueille quelques élèves qui ont dû être répartis entre différentes écoles, par crainte de l’occupation de la zone libre ou d’un débarquement ennemi en Provence. Les élèves des classes de 4° y resteront jusqu’en 1945 pour retrouver leur école d’origine aux Andelys.

BRIANÇON (Hautes-Alpes)

En septembre 1940, le PNM de La Flèche a rejoint l’EMP d’Autun  à Valence. Deux ans plus tard, en septembre 1942, il est démilitarisé, change d’appellation et devient le Prytanée National. Il est alors constitué de deux entités. Le Grand Prytanée reste à Valence. Le Petit Prytanée prend de l’altitude et s’installe à Briançon. Il y reste jusqu’en mai 1945 et rejoint le Grand Prytanée qui a quitté Valence dès octobre 1943. Le Prytanée National Militaire retrouve son identité à La Flèche à l’issue de la guerre.

CHAMEYRAT (Corrèze)

La petite ville  de Chameyrat va servir de terre d’accueil aux élèves de l’EMP d’Autun durant quelques jours de l’année 1940. En effet  en juin 1940, l’école est obligée de quitter Autun devant l’avancée allemande. Après un passage à Billom, elle s’installe pour quelques temps en Corrèze, à Tulle et Chameyrat. A l’issue de leur court séjour corrézien, les élèves partent fin août pour Valence où ils passeront trois années.

CHOMERAC (Ardèche)

A l’été 1939 la 2èmeGuerre Mondiale éclate. La mobilisation générale est décrétée partout en France et l’EMP d’Epinal, stationnée prés de la frontière allemande est contrainte au déménagement. Dans un premier temps, elle s’installe à Niort. Mais la ville est occupée en juin 1940. Pour les élèves, l’exode continue vers Confolens avant de se poursuivre et Montauban pour les uns et en Ardèche pour les autres. Les élèves y trouvent refuge dans la commune de Chomérac pendant les grandes vacances jusqu’en octobre 1940, date de l’installation de l’école à Montélimar qu’ils ne quitteront qu’en 1946.

CONFOLENS (Charente)

Dés le début du 2ème conflit mondial, l’EMP d’Epinal, contrainte à l’exode, s’est retrouvée sur les routes de France. En juillet 1940, après un passage à Niort, elle fait étape pour quelques jours en Charente avant de rejoindre Montauban ou Chomérac. Son périple se prolongera à Montélimar en octobre 1940 et se terminera à Aix en Provence en 1946.

DRAGUIGNAN (Var)

En 1940, l’Ecole d’Hériot  est parmi les dernières à quitter son lieu de stationnement pour rejoindre la zone libre. D’abord accueillis à Moliets et Maa dans les Landes, les « poussins » découvrent Billom dans le Puy de Dôme et arrivent enfin à Draguignan en septembre. Ils y resteront jusqu’en mars 1944  et rejoindront  La Roche- Posay dans la Vienne. Ils retrouvent enfin leur école à La Boissière en 1945. Drôle de périple pour des enfants âgés de 6 à 10 ans, dans un pays en guerre et loin de leurs familles !

LA ROCHE-POSAY (Vienne)

Vers la fin de la 2ème Guerre Mondiale, l’Ecole d’Hériot qui a connu plusieurs lieux de repli depuis le début du conflit va pouvoir quitter Draguignan où elle est installée depuis 1940. Avant de retrouver La Boissière, elle fait étape dans la Vienne où la petite ville de La Roche Posay réserve un accueil chaleureux à ses « poussins ». Son séjour va durer de mars 1944 à août 1945.

MOLIETS et MAA (Landes)

Situé en bordure de l’Océan Atlantique, le  village landais  de Moliets et Maâ constitue le premier point de chute de l’Ecole d’Hériot  après son départ de La Boissière en 1940. Elle n’y stationne que quelques jours en juin 1940  et poursuit son exode vers Billom et Draguignan. Pour les « poussins », les Landes constituent une simple étape d’un long exode qui va durer cinq ans.

MONTELIMAR (Drôme)

Pendant la 2° Guerre Mondiale, la ville de Montélimar devient un lieu de repli privilégié des écoles au cours de leur exode. C’est tout d’abord l’EMP d’Epinal qui trouve refuge dans la cité drômoise. En effet, en septembre 1939, l’école s’est repliée à Niort. Après l’occupation de la ville par les Allemands en 1940, l’EMP se retire en zone libre. Elle transite à Confolens. Les élèves sont ensuite répartis entre Montauban et Chomérac, en Ardèche. Elle s’installe finalement à Montélimar en octobre 1940. En 1942, elle devient Etablissement d’Education d’Epinal. Elle reste stationnée dans la Drôme  jusque fin 1946 et rejoint Aix en Provence qui lui succèdera. Les élèves d’Epinal auront vécu six ans à Montélimar. L’attachement de sa population aux élèves reste ancré dans les mémoires.
En février 1944, l’EMP des Andelys, replié à Béziers depuis 1940, doit quitter l’Hérault à la demande de l’occupant. Les élèves sont répartis dans différentes écoles. L’EMP d’Epinal repliée à Montélimar accueille les élèves de classes de 3° qui retrouveront les Andelys en 1945.

Pour en savoir plus :

Consultez le site Internet de la section AET de l’Hérault : www.aet-herault.com
(rubrique anecdotes/ Montélimar, ville de garnison 1940-1946)

MONTAUBAN (Tarn et Garonne)

L’EMP d’Epinal, première école repliée, a trouvé refuge à Niort dés 1939. En juillet 1940, à la suite de l’occupation de la ville, l’école repart en exode vers la zone libre. Un court  passage à Confolens précède l’installation d’une partie des élèves à Montauban. Les autres ont rejoint Chomérac, en Ardèche.  A Montauban, le séjour sera également de courte durée. En octobre 1940, l’EMP d’Epinal s’installe pour six ans à Montélimar.

En juin de la  même année, l’EMP des Andelys, rejoint l’EMP d’Epinal à Niort. Elle quittera les Deux-Sèvres en juillet 1940, en même temps que l’école vosgienne pour s’installer à Montauban. Elle s’installe finalement à Béziers en septembre pour plus de trois années.

NIORT (Deux-Sèvres)

Le chef lieu des Deux-Sèvres va constituer le point de chute initial des EMP d’Epinal et des Andelys au début de la guerre. À l’automne 1939, c’est tout d’abord l’EMP d’Epinal qui s’installe à la caserne Du Guesclin. En juin 1940, c’est au tour de l’EMP des Andelys de la rejoindre. Quelques jours après, les Allemands occupent Niort. Les élèves et les cadres sont déclarés « prisonniers » puis libérés car non considérés comme militaires. En juillet 1940, les deux écoles quittent Niort pour rejoindre la zone libre. Les élèves voyageront ensembles par le train. Après Confolens, ceux d’Epinal sont répartis entre Montauban et Chomérac. Ils se retrouveront à Montélimar en octobre 1940. Les élèves des Andelys rejoignent tous Montauban avant de s’installer à Béziers en septembre 1940.

CAMP de THOL  (Ain)

Situé non loin de la commune de Pont d’Ain, le camp de Thol accueille en septembre 1943 les élèves de l’EMP Autun qui ont  quitté le Morvan depuis juin 1940. L’école a déjà effectué un exode douloureux qui l’a tout d’abord conduit dans le Massif Central, à Billom, Tulle et Chameyrat. Elle rejoint ensuite Valence dans la Drôme fin août 1940, où elle devient Ecole d’Autun puis l’Etablissement d’Education d’Autun en 1941. A l’exemple « des fils du Lion » certains  cadres et  élèves se sont déjà distingués par des actes de bravoure contre les troupes allemandes. Après l’occupation de la zone libre, l’établissement rejoint donc l’Ain à la rentrée 1943. C’est à partir du camp de Thol que l’école va connaître un destin exceptionnel. En effet, en mai 1944, une cinquantaine d’élèves rejoint le maquis de l’Ain pour  constituer le « camp d’Autun ». Aux côtés du maquis de l’Ain, les enfants de troupe participent aux combats de la Résistance qui vont aboutir à la libération de plusieurs villes de la région. Au cours de ceux-ci, le jeune Bernard Gangloff, grièvement blessé décède le 14 juillet 1944. Devenu un héros, son nom sera donné au quartier abritant l’EMP d’Autun en 1985. Les enfants de troupe se distinguent notamment à Ambérieu le 6 juin 1944 par leur participation active au sabotage des cinquante locomotives qui a désorganisé le repli des forces allemandes. Au camp de Thol, l’école est dissoute le 3 juin 1944 après le départ des élèves pour le maquis. Elle  rouvrira ses portes à Autun en décembre 1944. Elle aura séjourné sept mois dans l’Ain.

Pour en savoir plus :

Consultez le site Internet du maquis de l’Ain : www.maquisdelain.org

TULLE (Corrèze)

La ville corrézienne accueille depuis 1924 l’EMPT de Tulle, héritière de l’EMPT de Montreuil sur Mer. Au cours de la 2ème Guerre Mondiale, même si l’école n’aura pas à quitter la ville, toute la région va connaître des années difficiles et la ville, des heures tragiques en juin 1944.

A partir de juin 1940, l’école accueille durant quelques jours des détachements d’autres écoles en transit, notamment ceux de l’EMP d’Autun. La ville est occupée par les Allemands en novembre 1942, mais l’école continue à fonctionner. Elle subit deux réorganisations. En 1940, elle devient un établissement d’éducation. En 1942, la scolarité des élèves est prolongée par un an de spécialisation. A partir de 1942, la résistance corrézienne est très active grâce notamment au parachutage de matériels par les Anglais.

En février 1944, l’EMP des Andelys, devenue établissement d’éducation, doit quitter Béziers où elle est repliée depuis 1940. L’école est dispersée entre Tulle, Billom et Montélimar. Ce sont les élèves des classes de 6° et de 5° qui vont rejoindre les enfants de troupe de l’EMPT dans la cité corrézienne.

Après  une  féroce  bataille, Tulle  est  libérée  le  8  juin  1944  par  les  maquisards. Hélas, le lendemain, le passage à Tulle de la 2ème SS Panzer Division, tristement célèbre pour le massacre d’Oradour-sur-Glane, va faire sombrer la ville dans la terreur. Les représailles ennemies font plus d’une centaine de victimes, gardes-voies ou résistants, tués au combat, fusillés ou pendus ! À la fin de la guerre, les élèves de l’EMP des Andelys quittent Tulle et retrouvent leur école en octobre 1945. Durant le conflit, de nombreux personnels, cadres, professeurs ou élèves ont rejoint la résistance ou les FFL. Beaucoup sont morts pour la France.

VALENCE (Drôme)

Le chef – lieu de la Drôme va constituer le lieu de repli du PNM de La Flèche et de l’EMP d’Autun durant 3 ans. En effet, en mai 1940, le prytanée doit quitter La Flèche et rejoint Billom, dans le Puy de Dôme. Après un court exode à travers le sud-ouest et un deuxième passage à Billom, le PNM de La Flèche s’installe enfin à Valence en septembre 1940, peu après l’arrivée de l’EMP d’Autun. Rebaptisé Prytanée National en septembre 1942, il est divisé en deux éléments : le Grand Prytanée et le Petit Prytanée qui déménage à Briançon. Le Grand Prytanée quitte définitivement Valence en octobre 1943 et regagne La Flèche. Le Petit Prytanée, quant à lui, abandonne Briançon en janvier 1945 pour retrouver son aîné à La Flèche.

En Bourgogne, c’est l’école d’Autun qui doit quitter le Morvan en juin 1940 pour fuir l’avancée ennemie. Dans un premier temps, elle rejoint le PNM de La Flèche à Billom avant de transiter quelques jours en Corrèze, à Tulle et Chameyrat. Fin août 1940, l’EMP d’Autun s’installe à Valence. L’école doit changer de nom pour s’appeler Ecole d’Autun puis Etablissement d’Education d’Autun en 1941.

En novembre 1942, après l’invasion de la zone libre, l’école est démilitarisée. Elle doit quitter Valence à l’été 1943 pour s’installer au camp de Thol, dans l’Ain. Elle aura passé trois ans dans la Drôme. Une autre histoire l’attend dans l’Ain.